Politique de conduite
Vivant dans un monde post-moderne, occidental et nord-américain en constante évolution où les enjeux psychologiques, conscients ou inconscients, peuvent s’amalgamer sur tout chemin spirituel, la Communauté Zen de Québec (CZQ) a vu la nécessité d’énoncer en complément aux principes éthiques et préceptes bouddhistes, une politique de conduite spécifique. Cette politique est composée de principes, lesquels énoncent les attitudes et comportements attendus de la part des instructeurs (enseignants – godo), les membres du conseil d’administration (CA), tous les responsables de l’encadrement et de la préparation des ateliers, et les personnes qui participent aux activités de la communauté.
1. Principes applicables à tous les participants aux activités de la CZQ.
1.1 Se comporter en tout temps et envers tous, de manière respectueuse et empreinte de civilité et s’abstenir de toute action pouvant constituer du harcèlement, de l’intimidation ou de la violence, et ce tant physique que psychologique.
1.2 Faire preuve d’une attitude d’ouverture et d’inclusion envers tous les participants sans exception (peu importe la couleur de la peau, le pays d’origine, la religion, l’âge, le handicap, l’identité de genre, l’orientation sexuelle, les conditions économiques).
1.3 Dans le cadre des activités de la CZQ, ne pas offrir ou accepter de cadeaux à titre personnel. En ce qui concerne les dons, ceux-ci doivent être faits au nom de la « Communauté Zen de Québec » exclusivement.
1.4 Éviter tout comportement d’ordre sexuel notamment sous forme d’avances, de séduction ou d’abus (ex. : menaces voilées ou pas, passage à l’acte). Toute approche ou comportement de séduction ou sexuel n’est possible que dans un espace d’égalité, de respect et de consentement entre les parties, et ce, à l’extérieur du cadre des activités offertes par la CZQ.
2. Principes applicables à la personne en autorité (ex. : membre du CA et responsable d’une activité de la CZQ).
Ceux-ci incluent d’abord, sans condition et avec diligence, les principes éthiques, les trois (3) préceptes purs et les dix (10) préceptes fondamentaux décrits précédemment (voir l’onglet : Principes éthiques et Préceptes) auxquels s’ajoutent les suivants :
2.1 Assurer un encadrement et des attitudes conformes aux Règlements généraux de la CZQ.
2.2 Être diligent dans sa pratique et l’étude de la voie.
2.3 Ne pas imposer ses vues, ses opinions et volontés au détriment du Dharma1.
2.4 Exprimer la nature de Bouddha (ex. : une ouverture inconditionnelle, une attitude de non-jugement et de bienveillance) envers les participants, laquelle est à l’origine des conditions nécessaires permettant des espaces relationnels favorables au développement psychologique et spirituel de chacun, et une vie communautaire harmonieuse.
2.5 Créer un espace de pratique serein et favorable pour tous les participants.
2.6 Éviter d’user auprès des membres et des participants de son influence ou de toutes formes d’attitudes pouvant amener un profit personnel, psychologique ou autre, au détriment de ceux-ci et de la communauté.
3. Reconnaissance et réparation suite à une situation ayant causé de la souffrance.
Voici les étapes pour l’encadrement d’une repentance :
3.1 La personne ayant vécu, dans le cadre des activités de la CZQ, une situation lui ayant causé de la souffrance et qui souhaite amorcer un processus de reconnaissance et de réparation, doit écrire au CA les faits lui ayant causé cette souffrance.
3.2 Si la nature des faits le justifie, la personne est orientée vers les autorités compétentes (ex. : les autorités judiciaires, la police, etc.) le cas échéant, la situation est prise en charge à l’interne par le CA.
3.3 Si la situation est prise en charge à l’interne, le CA mandate un comité de trois (3) personnes pour tenter de trouver une solution permettant de dénouer cette situation.
3.3.1 La personne ayant vécu la situation dénoncée est d’abord rencontrée par le comité.
3.3.2 La personne dont l’attitude ou le comportement a été dénoncé est rencontrée, seule, par le comité, pour entendre sa propre version.
3.3.3 Le comité, s’il le juge approprié, peut rencontrer les personnes concernées dans le cadre d’une rencontre conjointe, si celles-ci y consentent.
3.4 La prise en charge par le comité se conclut par une décision ou des recommandations concernant des solutions à être mises en place.
1 Dharma (jap. Hô): Ce terme se traduit en sanskrit par « porter ou tenir » l’Ordre cosmique ou la loi fondamentale de l’univers et il fait référence aussi aux enseignements sur la nature de la Réalité. Plus spécifiquement, c’est la Loi du Grand ordre de l’univers et l’ensemble des enseignements bouddhistes (ex. : les quatre nobles vérités, la vacuité en toutes choses, l’ensemble des sutras et dharanis, les 6 paramitas, les conseils sur la pratique de la méditation, etc.) décrits et énoncés par diverses écoles bouddhistes et celle du Zen. Ces enseignements incluent la perception et la compréhension juste des notions suivantes: (1) la vérité relative ou le monde phénoménal (jap. shiki), soit la compréhension des liens de causalité dans le monde phénoménal (physique) et karmique (voire l’enchainement de la cause et effet, des réponses conditionnées et des schémas psychologiques habituels chez chaque individu); (2) la vérité absolue ou la vacuité (jap. ku), soit la compréhension profonde que l’interdépendance, l’impermanence et le non-soi transcendant la vérité relative ; et (3) la vérité ultime ou l’Aspect Réel de toute chose (jap. jissô), soit la compréhension et la vision juste de la Réalité telle que comprise par les êtres éveillés, lesquels réalisent la nature pseudocontradictoire ou paradoxale du phénoménal et principiel, de la vérité relative et absolue, du visible et l’invisible ou de l’Un et du multiple, et ce sans discrimination ou séparation dans leur propre expérience du monde au sein du vivant, de l’Univers.